Le projet, son origine et ses débuts

Le projet en quelques mots

L’épideBri est un projet de mise en accès à une alimentation saine et durable pour tous, porté par une entreprise bondynoise de l’économie sociale et solidaire.

La démarche a vocation à accompagner le territoire dans l’adoption de comportements alimentaires plus vertueux en matière d’environnement et de santé. Elle vise la construction de solutions diverses pour que tous – notamment les personnes les plus fragiles et les plus éloignées des problématiques de développement durable – puissent « bien manger ». Dans ce sens, elle doit agir sur toutes les dimensions de l’accessibilité : géographique, physique, économique, cognitive et culturelle.

Les origines

Le projet s’est construit à l’initiative de Brigitte Nuchelmans, installée à Bondy depuis 2016. Au cours de ces dernières années, Brigitte Nuchelmans a développé sa réflexion sur la question alimentaire, en la considérant à l’échelle de toute la chaîne : production agricole, transport et distribution, conditionnement et emballages, consommation (achat, préparation, repas), traitement des déchets… Elle a souhaité modifier sa consommation en achetant des produits bio et/ou respectueux de la nature et du travail des agriculteurs. Elle a fait le constat qu’à Bondy, l’offre en matière de « bons produits » reste marginale : il y a une AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) dans laquelle elle s’investit, mais dont l’action ne peut toucher qu’une centaine de personnes ; les supermarchés traditionnels disposent certes de produits bio, mais ceux-ci sont issus des filières de la grande distribution qui ne misent pas sur la localisation de la production, la limitation des ressources consommées pour le transport et l’emballage des produits, la juste reconnaissance du travail des producteurs et des intermédiaires…

Début 2019, elle s’est lancée dans une démarche entrepreneuriale qui allait déboucher tout à la fois sur la création de son emploi et sur la mise en place de solutions alimentaires locales avec une offre de bons produits combinée à des services d’accessibilité : hyper-proximité, personnalisation des échanges, animation urbaine, desserte de tous les quartiers, conseil et éducation. C’est en effet à condition d’articuler la proposition de bons produits à des solutions d’accessibilité diverses qu’il sera possible de toucher tout le monde, dans une visée de développement durable, respectueux de la nature comme de la santé et du travail des humains.

L’épicerie itinérante à vélo 

Dans un premier temps, l’outil principal de l’épideBri, c’est une petite boutique mobile, à vélo, qui réalise des tournées dans tous les quartiers de la ville. Lors de ses points d’étape, elle stationne de manière visible dans l’espace public et Brigitte Nuchelmans, « l’épicière », prodigue information et conseil tout en présentant et en vendant ses produits.

Cette solution, légère et flexible, s’adapte aux besoins et demandes du territoire, en se positionnant aussi bien au centre-ville que dans les quartiers, au niveau des nœuds de flux (abords des stations de transports publics), des équipements (écoles, centres sociaux, structures médicales…) comme au sein de secteurs résidentiels.

Les débuts de l’activité : une dynamique coopérative et impliquante

L’activité telle qu’elle avait été pensée initialement (celle du marché miniature qui se déplace dans la ville) devait démarrer fin mars 2020. Compte tenu de la pandémie et du confinement, la forme a évolué pour prendre en compte les nouvelles contraintes et répondre aux besoins qui sont alors apparus : celui d’approvisionner les habitants au plus près de chez eux, limitant ainsi le besoin de sorties au supermarché, constituant pour certaines personnes vulnérables (malades, âgées) l’une des rares alternatives fiables d’approvisionnement alimentaire de qualité devant leur porte. Dans cette période, l’activité a par ailleurs permis à quelques producteurs (de produits laitiers et de volaille) d’assurer l’écoulement de leur production qui s’était arrêtée brutalement en raison de la fermeture des restaurants, des cantines et des marchés.

L’approche globale est celle de l’écoute des besoins et des aspirations des habitants, de la compréhension et de la coopération avec les acteurs territoriaux – collectivités, institutions, entreprises, commerçants et restaurateurs, associations… L’épideBri cherche à les impliquer dans la démarche, dans une perspective de co-construction de solutions durables.

De nombreuses rencontres et échanges ont eu lieu et sont prévus avec des acteurs d’horizons divers : les services de la Mairie et des autres collectivités territoriales, des bailleurs sociaux (et autres acteurs de l’habitat et du logement), des structures d’accueil de publics dépendants (EHPADs, IME, hôpitaux et autres établissements de soins), des entreprises et associations des services à la personne, d’autres acteurs de la santé (ARS, Pôle d’éducation thérapeutique d’Île-de-France), du développement durable (un partenariat d’envergure avec l’ADEME est en cours d’élaboration), de la recherche (Institut de Recherche pour le Développement, Laboratoire Atemis), des restaurateurs et autres acteurs locaux de l’alimentation (le SIPLARC, des épiciers implantés à Bondy, le Lab3S), des acteurs nationaux œuvrant pour une alimentation durable et une consommation plus sobre (association VRAC, Zéro Waste France…).

Des cadres d’échanges avec les habitants sont prévus à partir de début juin 2020 ; leurs formes ont vocation à évoluer pour s’adapter au mieux aux contraintes, aux différents niveaux d’engagements et aux différents publics. Une première réunion publique ouverte aux usagers s’est tenue le 8 juin 2020, en visioconférence, et a réuni environ 25 personnes pendant 1h30.

Il s’agit pour l’entreprise d’enclencher une dynamique coopérative territoriale autour de l’alimentation saine et durable – loin d’une démarche entrepreneuriale « classique » de concurrence vis-à-vis des autres acteurs de l’alimentation. Dans une perspective d’utilité sociale et environnementale, l’épideBri a vocation à rassembler des acteurs de tous les secteurs dans la construction de solutions diverses, sur-mesure, adaptées aux besoins réels du territoire – de chaque quartier et chaque typologie de public.

Statutairement, l’épideBri est une SASU, conforme à l’agrément ESUS (Entreprise Solidaire d’Utilité Sociale) qui sera obtenu après un an d’activité, comme le requiert la réglementation. 

Un projet aux multiples effets utiles

Les effets utiles directs visés

L’épideBri propose un service local d’accès à une alimentation saine et durable à travers :

  1. La qualité des produits,
  2. Le respect de l’environnement,
  3. L’attention accordée au travail de tous, au niveau de la production, des transports et de la distribution,
  4. L’organisation et le contenu de son activité, à savoir :
    • La proximité,
    • La régularité,
    • La disponibilité et la personnalisation des échanges,
    • La solidarité,
    • L’éducation.

La majeure partie de l’action éducative est réalisée au cours des tournées, dans le cadre d’échanges simples et directs avec les consommateurs. La notion d’éducation est entendue de manière large : elle englobe les notions de sensibilisation, de médiation, de convivialité, d’ouverture et d’écoute qui doivent favoriser l’accessibilité, afin que chacun – quels que soient ses moyens ou son approche de l’alimentation – se sente à l’aise pour s’adresser à l’épideBri, discuter des produits et de son alimentation, sans se sentir ni jugé dans ses pratiques      ni positionné comme demandeur ou potentiel client.

L’épideBri s’outille pour réaliser cette action éducative, en concevant des dispositifs – cadres d’échanges et de réflexion, programmes, outils – qui viennent s’agréger à la proposition de produits alimentaires. C’est dans cette combinaison, et à travers sa présence dans l’espace public, que l’épideBri réalise son projet de mise en accès à une alimentation saine et durable, et non pas uniquement dans la « simple » offre commerciale de bons produits.

Les dispositifs et les outils d’action

Les dispositifs et outils sont travaillés pour répondre à des problématiques différenciées d’accès (économiques, culturelles, cognitifs, physiques…). Ils prennent des formes diverses et adaptées, se combinent les uns aux autres en fonction des besoins :

  • Des informations, conseils, trucs et astuces, qui seront prodigués dans la discussion conviviale entre l’épicière et ses usagers. L’épideBri s’outille ainsi de conseils pratiques et concrets à prodiguer à l’oral et sous forme de petits supports adaptés,
  • Des dégustations régulières de produits,
  • Des jeux-découverte,
  • La possibilité d’acheter en petite quantité (les produits secs seront conditionnés en vrac),
  • La mise en place d’une réflexion sur les prix,
  • L’adoption de tarifs solidaires,
  • Une coopération avec d’autres commerçants de la ville (échanges de produits et/ou services),
  • Un site internet comprenant des informations sur les produits, valorisant les partenaires engagés dans le projet, proposant des recettes transmises par les usagers,
  • Des actions ponctuelles, qui doivent outiller et exercer les habitants à mieux s’alimenter et réduire leurs déchets : dégustations, ateliers de cuisine, rencontres avec des producteurs et des professionnels de santé, réalisation participative de recettes…

Des externalités positives nombreuses attendues

Les effets directs préalablement décrits s’accompagnent d’une attention particulière accordée aux effets indirects souhaités, divers et nombreux :

Éducation (combinée à l’offre de produits) :

  • Prévention santé et nutrition,
  • Développement de la demande alimentaire durable,
  • Développement de nouvelles pratiques de consommation,
  • Réduction de la consommation de ressources (transport et conditionnement des produits réduits), réduction des déchets, réduction du gaspillage,
  • Responsabilisation favorable au bien vivre ensemble.

Proximité/hyper-proximité :

  • Effet pratique au quotidien,
  • Augmentation du bien vivre dans le quartier,
  • Autonomie alimentaire des personnes âgées / dépendantes / fragiles / en perte d’autonomie. Le principe du « petit marché qui vient à vous » permet de conserver le choix du produit au moment de l’achat, à la vue du produit, ce qui n’est pas possible dans le cadre d’une livraison de courses ou de plats préparés.
  • Autonomie et santé,
  • Effet positif sur l’environnement, par la prise en charge d’une partie du dernier kilomètre.

Petit commerce de proximité :

  • Vitalisation, animation locale (notamment des quartiers peu animés),
  • Développement économique des Quartiers Politiques de la Ville,
  • Lien social, circulation de l’information locale,
  • Convivialité et fiabilité d’une commerçante identifiée et joignable.

Actions et programme solidaires : 

  • Renforcement de la cohésion sociale en matière d’alimentation,
  • Démocratisation de l’alimentation saine et durable.

Installation dans l’espace public :

  • Animation (et re-découverte) de l’espace public,
  • Convivialité de l’espace public.

Itinérance et mobilité :

  • Flexibilité et adaptabilité,
  • Maillage territorial.

Un dispositif d’évaluation interne

L’ensemble de ces effets directs visés et effets indirects souhaités font l’objet d’un dispositif d’évaluation coordonné par l’épideBri, dont le rôle est d’orienter le développement de son activité et les valoriser auprès de ses partenaires.

Un projet d’innovation économique

Les usagers ont des revenus modestes ? Ça ne doit pas être un frein

Dès sa conception, l’épideBri a posé un principe : celui de ne pas parier sur les capacités financières des habitants des territoires dans lesquels elle intervient, et par conséquent, de refuser de s’implanter uniquement dans les zones de chalandise des personnes qui « ont les moyens de payer plus cher pour se nourrir », selon stratégie habituelle des commerces traditionnels.

Sa démarche se base sur le postulat suivant : ce n’est pas parce que l’on a des revenus modestes, ou que l’on habite dans les Quartiers Politiques de la Ville, que l’on n’est pas sensible à une « bonne alimentation » ou prêt à s’y intéresser. Une rencontre avec une Amicale de locataires a par exemple permis de confirmer qu’un revenu modeste peut tout à fait s’accompagner d’un grand soin porté à son alimentation, avec beaucoup de temps passé à cuisiner et même l’achat de certains légumes bio, parce qu’ « ils ont le goût du bled » à la différence de ceux que l’on trouve dans les circuits classiques.

Maints échanges avec des habitants l’ont montré : même si elle joue un rôle important, la capacité financière n’est pas le seul argument de l’accessibilité. Beaucoup d’attentes, d’enthousiasmes et de témoignages convaincants ont été exprimés par divers habitants et autres acteurs territoriaux. Ils ont convaincu l’épideBri de rompre avec les stratégies d’implantation commerciales classiques et d’opter résolument pour la prise en charge des questions d’accessibilité dans toute leur complexité, avec la mise en place de solutions complètes, construites sur mesure avec ses partenaires, intégrant les questions financières ET géographiques ET culturelles ET cognitives…

Un modèle de transition
vers le bien-vivre alimentaire fondé sur la coopération

La dynamique de services et de coopération avec les acteurs du territoire vise à faire de l’épideBri une « entreprise de la transition » : elle innove en cherchant à se défaire de l’objectif de l’entreprise commerciale classique qui est de « vendre toujours plus » (en volume, en quantité). En effet, emmener un territoire vers une consommation durable, c’est pouvoir conseiller d’acheter moins (en quantité), pouvoir vendre au prix juste, avoir du temps pour échanger et enrichir le répertoire de « recettes » pour manger mieux sans dépenser plus…

L’épideBri n’est pas une « activité commerciale » au sens traditionnel du terme : sa viabilité économique ne repose pas principalement sur son volume de ventes de produits alimentaires, mais sur la qualité et la pertinence des services qu’elle rend.

Ces « services » relèvent :

  • Des effets directs attendus de l’hyper-proximité, la régularité, les outils éducatifs, les programmes solidaires…
  • Et plus largement des effets indirects visés (externalités positives) de l’activité : cohésion sociale, maillage territorial, autonomie des personnes âgées et fragiles, santé, lutte contre le gaspillage alimentaire, réduction des déchets…

L’innovation économique réside dans la volonté de long terme de faire reposer la rentabilité de l’entreprise sur la reconnaissance par les différents acteurs territoriaux des effets directs et indirects effectivement réalisés. Cette « reconnaissance » passe par :

  • L’élaboration d’un diagnostic partagé sur les questions, difficultés et enjeux à travailler,
  • La co-construction des dispositifs d’action, en fonction des compétences de chacun et des besoins du territoire. Il pourra par exemple s’agir : pour un bailleur, de co-construire avec l’épideBri une action favorisant l’amélioration du cadre de vie des résidents ; pour un CCAS, de co-construire un service de « petit marché à domicile » pour les personnes âgées dépendantes qui sont de plus en plus nombreuses,
  • L’engagement des parties prenantes à observer, analyser et évaluer les effets (directs comme indirects) de l’action,
  • L’engagement financier dans l’activité de l’épideBri, qui rémunère à terme l’entreprise pour sa capacité à produire des effets positifs réels, directs et indirects, sur la santé, l’autonomie, le lien social…

À court et moyen terme, le financement rémunère les effets directs : le bailleur pourra par exemple participer à la rémunération des aspects d’animation de ses sites, et d’éducation, de solidarité, de proximité, déployés à destination de ses résidents. 

À long terme, le financement rémunère les effets indirects (ou externalités positives) : CCAS, ARS, CNSA et Assureurs pourront par exemple rémunérer les effets positifs sur l’autonomie des personnes âgées et leur maintien à domicile en bonne santé ; le bailleur social pourra rémunérer l’amélioration de la convivialité et la réduction de ses volumes de déchets sur ses sites…

À ce stade, les questions d’engagement et de rémunération des « services » de l’entreprise par les acteurs territoriaux sont très ouvertes : elles peuvent prendre la forme de subventions, de soutiens au lancement d’activités, d’achat de prestations, et même d’achat de denrées pour le compte de ses bénéficiaires.

De l’importance de l’évaluation dans la démarche

Dès le démarrage des collaborations territoriales, de manière systématique, l’épideBri propose la mise en place d’un dispositif d’évaluation partagé avec ses partenaires. Ce dispositif vise à :

  • Préciser les effets recherchés pour chaque bénéficiaire (structure d’accueil, collectivité, habitants…),
  • Tester les formats,
  • Analyser les impacts auprès des bénéficiaires,
  • Évaluer les effets directs et indirects,
  • Pour les améliorer ensuite dans l’échange avec chaque partie prenante.

Ce dispositif d’évaluation fait partie intégrante de l’activité de l’épideBri : il a vocation à garantir la pertinence de ses actions et à faire découvrir des modèles économiques et organisationnels plus durables, fondés sur la coopération.

À long terme, les effets de l’activité de l’épideBri auront été éprouvés et évalués, et une relation de confiance aura été établie. Il s’agira alors d’accompagner les acteurs territoriaux sur la mise au point de contrats et conventions durables qui assureront la pérennisation (et même, le renforcement continu) du service rendu dont ils bénéficient et, du même coup, la viabilité économique de l’entreprise.

Vers un écosystème territorial doté d’une gouvernance élargie

L’épideBri doit jouer un rôle moteur dans l’amorçage et l’entraînement d’une dynamique de coopérations dans le territoire, avec la construction de solutions de services diverses pour une bonne alimentation. À terme, son ambition est la mise en place d’un écosystème territorial en matière de bien vivre alimentaire. Dans ce sens, le projet a vocation à se doter d’une gouvernance élargie, qui pourrait aboutir à la création d’une SCIC avec ses partenaires plus proches (la collectivité et un groupe d’habitants notamment).


PREMIER BILAN
Le point de début juin 2020

Quelques chiffres

L’épideBri s’est lancée sur les routes de Bondy le 8 avril 2020, en plein confinement. Deux mois plus tard :

  • Elle a rendu service à 148 ménages bondynois, 
  • Elle a livré 518 commandes,
  • Elle a fait 9 semaines de tournées sur 11 points de rendez-vous collectifs et 6 points de rendez-vous à domicile,
  • Elle a parcouru 240 km pendant ces 9 semaines,
  • Elle a notamment aidé 3 producteurs à surmonter les difficultés découlant des mesures de confinement,  
  • Elle a près de 800 contacts qui suivent son actualité.

Depuis le 16 juin, elle assure des tournées 5 jours par semaine, du mercredi au dimanche, sur 13 points de rendez-vous dans l’espace public. Elle dédie une demi-journée par semaine aux déplacements sur demande (à domicile pour les personnes vulnérables, pour des groupes organisés de voisins…).

Les partenaires

L’épideBri est d’ores et déjà soutenue par :

  • Est Ensemble, 
  • Initiative Grand Est – Seine-Saint-Denis,
  • La Ville de Bondy (partenariats divers en cours de construction),
  • L’Institut de Recherche pour le Développement,
  • Le Laboratoire de recherche et intervention ATEMIS,
  • Le Club Économie de la Fonctionnalité et Développement Durable (EFDD) et l’Institut Européen d’Économie de la fonctionnalité et de la coopération.

Plusieurs projets de construction de services sont en cours d’élaboration avec l’ADEME, des bailleurs sociaux, des réseaux et établissements de santé, du service à la personne, du médico-social… organisations diverses qui toutes perçoivent les avantages de la solution intégrée de services articulant produits sains, prévention-santé, éducation, proximité et animation.